Le sommeil à travers le monde

Le sommeil de l’enfant est un sujet d’intérêt et de préoccupation majeur pour les parents du monde entier. Chaque culture a ses propres pratiques, croyances et traditions en matière de sommeil des enfants, ce qui donne lieu à une grande variété d’approches à travers le globe.

En Asie

En Asie, par exemple, on accorde une grande importance à la sieste. Dans des pays comme le Japon, la Chine et la Corée du Sud, les écoles maternelles, les garderies mais aussi en entreprise prévoient souvent des heures dédiées au sommeil l’après-midi pour que tous puissent se reposer et recharger leurs batteries.

Selon une étude, les enfants des pays asiatiques ont un horaire de coucher bien plus tardif qu’en Europe ou en Amérique du nord, avec en moyenne un coucher à 22h17.

La durée totale de sommeil nocturne est également plus courte dans les pays d’Asie, ce qui s’explique majoritairement par une pression académique qui reste omniprésente dans certaines cultures asiatiques, pouvant entraîner des horaires de sommeil irréguliers et raccourcis chez les enfants, avec des conséquences potentiellement néfastes sur leur développement cognitif et émotionnel. En Chine, par exemple, près de 80 % des élèves du primaire et du secondaire ne dorment pas suffisamment en raison des charges de travail scolaire excessives.

Le partage du lit avec les parents ou les grand-parents est une pratique courante et encouragée. En général les enfants dorment avec un adulte jusque tard, parfois même jusqu’à la puberté. Cette proximité reste la norme. En Chine, les grand-parents ont également une place importante dans l’éducation des enfants, il est coutumier qu’ils viennent épauler les parents, en venant s’occuper des enfants la journée.

En Afrique subsaharienne

En Afrique subsaharienne, on observe également des pratiques traditionnelles en matière de sommeil. Dans la majorité des communautés, les siestes se font portés sur le dos, par la mère une autre femme de son entourage. Les enfants sont rarement déposés pour le sommeil au cours de la journée. Ils dorment où ils le peuvent, mais certainement pas seuls, dans une chambre plongée dans le noir avec leur peluche à bruits blancs.

La nuit, le sommeil partagé est au cœur des pratiques parentales, renforçant les connexions émotionnelles entre les nourrissons et leurs parents.

Les bébés sont souvent bercés et endormis par des membres de la famille, créant ainsi une intimité chaleureuse et un soutien mutuel : les mères ont davantage de relais et de soutien, la vie en communauté permet d’élever les enfants à plusieurs et une meilleure répartition de cette charge parentale.

Dans les pays nordiques

Dans les pays nordiques comme la Norvège, la Suède et la Finlande, le « sommeil en plein air » est une pratique courante pour les siestes, dans l’idée que l’air frais est bénéfique pour leur santé et renforce leur système immunitaire.

Dans ces pays, le sommeil du bébé est enveloppé d’une approche proximale et réactive, qui valorise la connexion intime entre les parents et leurs tout-petits. Les familles nordiques accordent une grande importance à créer un environnement de sommeil apaisant et sécurisé pour leurs bébés, favorisant ainsi un sentiment de confiance et de bien-être.

Le sommeil partagé est profondément enraciné dans ces cultures, permettant aux bébés de dormir près de leurs parents. Les berceaux à côté du lit parental sont courants, offrant une proximité physique tout en respectant les normes de sécurité. Cette approche réactive signifie que les parents sont attentifs aux signaux de leur bébé et répondent rapidement à leurs besoins, que ce soit en matière de sommeil, de nourriture ou de réconfort.

Les pays nordiques ont mis en place des programmes de soutien aux parents pour promouvoir des habitudes de sommeil saines. Les professionnels de la santé et les éducateurs encouragent les parents à écouter leur intuition et à répondre aux besoins individuels de leur bébé, plutôt que de suivre rigoureusement un horaire fixe. Cette approche flexible et réceptive favorise un lien émotionnel solide entre les parents et les bébés.

En outre, les crèches et les garderies nordiques adoptent souvent une approche similaire, offrant des environnements de sommeil paisibles et en accord avec les valeurs culturelles. Les bébés ont la possibilité de dormir à leur propre rythme, ce qui contribue à leur bien-être général et à leur développement harmonieux.

En Europe et en Amérique du nord

En Europe, les pratiques varient d’un pays à l’autre. Dans certains pays méditerranéens comme l’Espagne et l’Italie, les horaires de sommeil peuvent être plus tardifs, avec des repas du soir prolongés et des heures de coucher tardives. En revanche, dans les pays d’Europe du Nord comme l’Allemagne et les Pays-Bas, on accorde généralement plus d’importance à des routines de sommeil régulières et à des heures de coucher plus précoces.

Aux États-Unis, la question du partage de lit est souvent débattue. Certaines familles pratiquent le cosleeping en considérant qu’il renforce le lien familial et facilite l’allaitement nocturne. D’autres, en revanche, préfèrent que les enfants dorment dans leur propre lit pour promouvoir leur indépendance et leur sommeil autonome. Vous retrouverez un article complet sur l’autonomie au sommeil ici.

En Amérique du nord et en Europe, la promotion du sommeil sécuritaire est un objectif clé. Les campagnes de prévention du syndrome de mort subite du nourrisson (SMSN) mettent en avant l’importance de coucher les bébés sur le dos dans un environnement de sommeil sûr pour réduire les risques de SMSN. Si vous souhaitez en savoir plus sur le partage de lit (cosleeping) est sur les règles de sécurité, lisez ceci.

Les pratiques de sommeil du bébé dans ces pays sont plus distales, reflétant des normes sociales et des pressions culturelles. De nombreuses familles encouragent l’indépendance précoce des bébés en les faisant dormir seuls dans leurs propres chambres dès leur plus jeune âge.

La promotion d’un horaire strict de sommeil peut également avoir des effets négatifs sur le bien-être des bébés. Les routines rigides peuvent entraîner une pression importante sur les parents et les bébés, ce qui peut augmenter le stress et le risque de dépression postnatale, mais aussi perturber l’instauration naturelle du rythme des nourrissons.

Cependant, il convient de noter que de plus en plus de parents et de professionnels de la santé dans ces régions reconnaissent les conséquences délétères de ces pratiques et cherchent à adopter des approches plus équilibrées. Des initiatives émergent pour promouvoir un environnement de sommeil sécuritaire et confortable, ainsi que pour encourager les parents à répondre aux besoins émotionnels de leurs bébés.

La prise de conscience grandissante de l’importance de la proximité émotionnelle et de la réactivité parentale contribue à améliorer les pratiques de sommeil et à favoriser un développement sain chez les nourrissons.

En Amérique du sud

En Amérique du Sud, certaines communautés pratiquent le « sommeil en hamac« , où les bébés et les jeunes enfants dorment dans des hamacs aux côtés de leurs parents. Cette pratique répond aux besoins culturels et environnementaux spécifiques de ces régions.

Les défis économiques peuvent influencer les habitudes de sommeil. Dans certaines communautés, les enfants peuvent être exposés à des environnements bruyants ou surpeuplés qui affectent leur qualité de sommeil.

Dans les pays d’Amérique du Sud, le sommeil du bébé est souvent imprégné d’une approche proximale et réactive, mettant en avant les valeurs de chaleur et de connexion familiale. Les familles de ces régions accordent une grande importance à créer un environnement de sommeil qui favorise la proximité émotionnelle entre les parents et les bébés. Le partage du lit est la norme.

Les parents adoptent généralement une attitude réactive envers les besoins de sommeil de leur bébé, répondant sans délais à leurs signaux de faim, de sommeil ou de réconfort. Cette approche s’aligne sur les rythmes biologiques naturels des bébés, favorisant un sommeil plus paisible et réparateur.

Dans les pays d’Amérique du Sud, faire dormir son enfant seul ou le laisser pleurer et associer à de la maltraitance, et les pratiques courantes plus au nord ou en Europe sont particulièrement peu comprises par les mamans de ces régions.

Conclusion

Vous l’aurez compris, les habitudes de sommeil diffèrent d’un pays à un autre, en fonction des coutumes et des croyances de chacun. Une approche proximale et réactive reste toutefois la norme à l’échelle mondiale, permettant de répondre pleinement aux besoins des bébés et de s’assurer de leur bon développement.

Les parents vivants en Europe ou encore en Amérique du nord semblent plus distants et éloignés de leurs instincts parentaux, même si cette approche distale reste relativement récente et tend déjà à s’estomper.