Définissons ce qu’est le fameux « syndrome de rappel » : Entre 1 et 3 ans, l’enfant passe inévitablement par une phase où les demandes deviennent interminables : « encore une histoire », « je veux faire pipi sur le pot », « j’ai soif », « encore un câlin »… Ce « syndrome de rappel » rend le moment du coucher éprouvant pour bon nombre de parents !
Sachez que cette phase est normale, et signe d’intelligence, de créativité et d’imagination : l’enfant cherche des solutions pour monopoliser votre attention, car il préfère être avec ceux qu’il aime, plutôt que de s’en séparer pour aller au lit. La créativité de l’enfant peut être sans limite surtout s’il constate que ça provoque une réaction chez le parent (bonne ou mauvaise d’ailleurs)
Renforcer les bases et se préparer au changement
Assurez-vous d’abord que toutes les conditions préalables sont réunies pour faciliter le coucher de votre enfant :
- l’environnement de sommeil, mais aussi l’agencement de la chambre sont importants : placez si possible le lit de l’enfant dans un coin de la chambre, en prenant garde à ce qu’il puisse voir la porte de la chambre depuis son lit. Ne laissez pas de jouets à disposition et préférez les ranger dans des boîtes opaques pour que votre enfant ne soit pas tenté de se relever pour jouer ;
- ayez une routine du soir cohérente et régulière : à cet âge les enfants sont très attachés à la régularité des horaires de repas, de bain, de coucher… Plus le rythme en journée sera stable, plus votre enfant sera en mesure d’anticiper le moment du coucher ;
- évitez les activités physiques intenses après 18h : on a parfois l’impression que l’enfant déborde d’énergie, il court partout, il crie et on pense à tort qu’il a besoin de se dépenser. N’oubliez pas que chez les plus grands, cette agitation est un signe de fatigue important ;
- verbalisez vos attentes mais sans être insistant : il est important d’expliquer et de verbaliser vos besoins en tant que parent, c’est ça qui lui permet de mieux comprendre vos réactions. N’en faîtes cependant pas un sujet récurrent car s’il pense que son comportement est un souci pour vous, cela risque de l’insécuriser et d’augmenter son besoin d’être rassuré lors du coucher ;
- mettez en place un rituel d’endormissement à la fois sécurisant et structuré : ce rituel doit avoir une durée définie et connue de l’enfant. Pensez à ajouter un moment réconfortant comme un massage, un câlin ou encore quelques exercices de respiration sur un fond musical pour aider votre enfant à s’apaiser progressivement.
Mettre en place des solutions ludiques
Rien de mieux pour voir coopérer votre enfant que de le faire sous forme de jeu !
Voici quelques idées pour rendre le moment du coucher ludique :
- des lectures thématiques : l’enfant a le droit à 1 ou 2 lectures avant de s’endormir, c’est à lui de choisir les livres qu’il souhaite lire. Cela encourage aussi l’autonomie. Vous pouvez choisir des lectures sur le thème du sommeil, de l’amour parent-enfant ou encore sur les émotions ;
- mise en place d’un tableau du rituel : vous trouverez en ligne de très nombreux exemples de tableaux du rituel. Chaque soir, étape après étape, l’enfant peut cocher les différents éléments de son rituel comme par exemple se brosser les dents, se mettre en pyjama, lire deux histoires puis faire un câlin à doudou. Vous pouvez télécharger gratuitement un modèle de tableau de rituel juste ici ;
- les trois tickets de rappel : chaque soir, l’enfant récupère trois tickets de rappel : il a le droit à trois demandes, et à chaque visite dans la chambre vous récupérez un ticket. Lorsque l’enfant n’en a plus, alors il est temps de dormir. Le nombre de tickets n’a en soit pas d’importance, ce qui compte c’est que l’enfant puisse visualiser les rappels dont il a le droit ;
- un tableau de récompense : lorsque l’enfant arrive à s’endormir sans vous rappeler, il peut coller une gommette sur son tableau de récompense. Au bout d’un certain nombre de gommettes, l’enfant obtient une récompense ! Bien sûr, il est impératif que cela reste ludique et que votre enfant apprécie ce procédé, faites attention à ce que cela ne soit pas source de pression.
Comment réagir lorsqu’il se relève ?
Si votre enfant sort de sa chambre, il est important de le raccompagner à chaque fois dans sa chambre quitte à ce que vous y restiez quelques minutes pour le rassurer si nécessaire.
N’oubliez pas que votre enfant ne fait pas cela pour vous embêter. Il a beau grandir, votre enfant reste immature et dépendant de votre accompagnement. A son âge, son cerveau n’est pas encore suffisamment mature pour gérer ses émotions efficacement ou encore rationaliser ses angoisses. Votre grand bébé a encore besoin de son corégulateur pour s’apaiser et trouver son sommeil. Plus vous arriverez à répondre à son besoin de réassurance, plus votre enfant développera une sécurité intérieure importante. Tout bientôt il sera de nouveau capable de s’endormir seul dans sa chambre.
Enfin, lors des réveils nocturnes, n’hésitez pas à reprendre votre enfant avec vous dans le lit parental si cela permet d’allonger le sommeil de toute la famille. Cela ne sera pas une mauvaise habitude, vous ne faites que répondre à son besoin d’être rassuré et de se sentir en sécurité.